Le dialogue en présence est une approche de communication qui repose sur quatre ancrages essentiels: l’observation, les sentiments, les besoins et les demandes. Chacun de ces ancrages est un repère pour permettre d’être pleinement en présence avec soi-même et avec les autres.
Dans cet article, vous découvrirez comment chaque ancrage contribue à favoriser la présence pleine et la communication authentique.
1. L’observation: être pleinement avec la réalité
L’observation consiste à décrire la situation objectivement, sans jugement. Cela vous relie à la réalité sans opinions ni préjugés. En observant, vous établissez une base solide pour communiquer en reconnaissant les faits concrets. Cela évite d’utiliser des mots pouvant sembler blâmer ou accuser l’autre.
Par exemple, au lieu de dire «Tu ne m’écoutes jamais!», vous pourrriez décrire la situation en disant: «Depuis que j’ai commencé à parler il y a trois minutes, tu t’es levé, tu as regardé ton portable deux fois et tu as dit “Tu as bientôt fini?”»
En vous ancrant dans l’observation, vous évitez les interprétations et favorisez la compréhension mutuelle. Vous décrivez la réalité comme si une caméra vidéo avait tout capté: votre description est ce que deux personnes ou plus ont vu et entendu. Avec humilité, vous restez pleinement présent·e aux phénomènes observables par tout le monde.
2. Les sentiments: être dans l’expérience sensible
Les sentiments jouent un rôle essentiel en nous reliant au monde et aux autres, vous aidant à comprendre votre état émotionnel actuel. En exprimant vos émotions, vous vous connectez à la vie, favorisant ainsi une authenticité personnelle plus profonde.
Par exemple, au lieu de blâmer en disant «Tu me fâches!», vous pouvez partager vos sentiments en disant « Quand cela se produit, je me sens fâché·e.»
Quand vous assumez la responsabilité de vos émotions, cela permet une communication claire et constructive, renforçant la sincérité de vos échanges.
Dans un contexte de dialogue en présence, quand vous osez montrer comment vous vous sentez, vous contribuez à humaniser la relation. Cette démarche encourage une communication authentique, renforce les liens émotionnels, et favorise la compréhension mutuelle ainsi que la résolution pacifique des conflits.
3. Les besoins: être présent·e à ce qui compte vraiment
Les besoins sont des élans profonds et universels, l’énergie vitale qui motive nos sentiments et actions. Dans le dialogue en présence, chaque action, qu’elle soit physique, verbale ou mentale, vise à répondre à un besoin.
Que vous en soyez conscient·e ou non, vos actions visent à combler ces besoins, qu’il s’agisse de votre bien-être personnel ou de celui des autres. Les besoins couvrent une variété de domaines tels que la subsistance, l’autonomie, l’expression de soi, l’intégrité, l’affection, l’interdépendance, le développement mental, la célébration, le deuil et la spiritualité.
En apprenant à identifier vos besoins, vous pouvez mieux comprendre leur importance pour vous, pour les autres, et pour la dynamique relationnelle.
Par exemple, au lieu de dire «Tu devrais passer plus de temps avec moi!», vous pourriez exprimer vos besoins en disant «J’ai besoin de plus de connexion et d’intimité dans ma vie en ce moment.»
Cette identification des besoins permet une communication compréhensive et respectueuse avec les autres, favorisant ainsi la satisfaction mutuelle et l’enrichissement réciproque dans vos relations.
4. Les demandes: être dans l’action concrète
Les demandes sont des actions spécifiques que vous souhaitez pour satisfaire vos besoins. Elles sont un moyen concret de traduire vos besoins en actions. Vos demandes doivent être claires, réalistes et définies dans le temps.
Les demandes suivent la règle des quatre P: le « plus petit pas possible » pour avancer vers vos besoins.
Par exemple, si vous avez besoin de plus de soutien émotionnel, demandez à quelqu’un: «Est-ce que tu serais d’accord pour m’écouter pendant 20 minutes demain soir quand nous serons seuls?»
En formulant des demandes claires et respectueuses, vous augmentez vos chances que l’autre réponde de manière proactive à vos besoins, ce qui renforce la coopération et la compréhension mutuelle.
L’art de communiquer de tout son être
Nous allons reprendre tout depuis le début, avec un exemple complet impliquant chacun des quatre ancrages (observation, sentiment, besoin, demande).
Imaginez une situation avec un·e collègue au travail. Cette situation vous préoccupe et ne cesse de tourner en rond dans vos pensées, même de retour à la maison.
Observation — Tout d’abord, observez les faits concrets de la situation. Dans cet exemple, vous pourriez dire: «Depuis que j’ai commencé à parler il y a trois minutes, tu t’es levé, tu as regardé ton portable deux fois et tu as dit “Tu as bientôt fini?”»
Sentiment — Ensuite, identifiez vos sentiments. Vous pourriez dire: «Je me sens frustré·e.»
Besoin — Après avoir identifié vos sentiments,reliez-les à vos besoins. Vous pourriez dire : «Je réalise que j’ai un besoin d’écoute et de collaboration.»
Demande — Enfin, formulez une demande. Vous pourriez dire : «Est-ce que tu serais d’accord pour que nous prenions 30 minutes ensemble, jeudi prochain à 17h?»
En conclusion, les quatre ancrages du dialogue en présence – observation, sentiments, besoins et demandes – travaillent en synergie pour favoriser une communication authentique et bienveillante. En utilisant ces ancrages, vous pouvez être pleinement présent·e avec vous-même et avec l’autre. Vous identifierez vos propres sentiments et besoins.
Cette approche encourage une communication plus profonde, empathique et constructive, renforçant ainsi nos relations et notre bien-être global.